[TEST] "To be or not to be", l'aventure de Shakespeare dont vous êtes le héros

Ecran d'accueil

Tout le monde ou presque connait l’histoire du célèbre Hamlet de Shakespeare. Mais un jour, un auteur, Ryan North, eut l’idée folle d’en faire une application sous forme de livre dont vous êtes le héros. Cela a donné l’excellent « To be or not to be ».

Pour ceux ou celles qui ne les connaitraient pas, les livres dont vous êtes le héros étaient un genre populaire dans les années 90, reprenant les règles du jeu de rôle sur table et permettant aux personnes solitaire ou sans ami d’en connaitre l’exaltation. Après avoir fixé les caractéristiques de votre personnage, le livre vous demandait de faire des choix et vous emmenait à une page différente en fonction de celui-ci, la plupart d’entre eux amenant à une mort bête et/ou douloureuse de votre héros.
Dans « To be or not to be », nul jet de dés virtuels ou caractéristiques à définir : l’application se contente de reprendre le mode de choix de ses ancêtres et n’utilise les caractéristiques que pour les parodier. Le livre interactif vous propose de jouer Hamlet, bien entendu, mais aussi Hamlet Sr, Ophélie ou encore Claudius. Certains personnages ne sont pas accessibles sur l’écran d’accueil et leur point de vue sera débloqué au cours de la partie à la suite de certains choix spécifiques.
1er bon point : l’écriture

Bien entendu, vous pourrez suivre les choix originaux de Shakespeare mais la majorité de l’histoire est composée de choix originaux, souvent totalement barrés et hilarants. Le narrateur vous prend à partie tout au long de l’histoire, critiquant vos choix, voire reprenant la main quand il les juge trop mauvais. Il joue avec les différents styles de jeu des « livres dont vous êtes le héros » à l’aide d’astuces scénaristiques que je vous laisse découvrir par vous-mêmes. Selon vos choix, une aventure peut prendre moins d’une minute (si vous jouez Hamlet Sr et décidez de ne pas devenir un fantôme, par exemple) comme plus d’une demie-heure. La plus longue que j’aie faite est d’une heure au total. La richesse des choix et l’arbre des possibles sont d’ailleurs époustouflants.

2ème bon point : la durée de vie
Elle est d’une dizaine d’heures et plus si vous souhaitez débloquer toutes les fins et toutes les récompenses. Et vous en aurez envie, tellement certaines morts ou certaines situations que vivent les personnages sont grotesques et à mourir de rire. Avoir toutes les fins prend énormément de temps : en plus de 4 heures, il m’en manque encore plus de la moitié.
3ème bon point : les illustrations

Et plus particulièrement celles des différentes fins. Elles sont nombreuses (bien plus qu’on ne pourrait le penser lorsqu’on débute le jeu) et toutes dessinées par un artiste différent.

Point de difficulté : la langue
En tant que francophone, si je devais trouver un défaut à ce livre interactif, ce serait sa langue d’origine : l’anglais.
Si vous avez un niveau moyen, vous devriez comprendre l’essentiel des dialogues importants. Si vous avez un niveau faible, ce livre n’est pas pour vous. Me concernant, les choses se sont corsées pour une partie se déroulant sur un bâteau, l’auteur employant du vocabulaire spécifique à l’univers maritime. Je ne cacherai pas avoir pris quelques choix plus ou moins au hasard. C’est vraiment dans ces parties qu’une bonne maitrise de l’anglais vous sera nécessaire. Pour le reste de l’aventure, une maîtrise moyenne me semble suffisante. Certes, vous louperez des mots ou quelques beaux vers en version originale mais la compréhension de l’histoire et des choix à effectuer  n’en sera pas trop altérée.
Bref, un très bon livre interactif découvert grâce à Canard PC et que je recommande à mon tour chaleureusement.
If you are  an  english reader who is stuggling to find a review of the application « To be or Not to Be »: welcome ! A full translation of this article will be too long, especially with my english level. So I will do a brief translation: You can play many characters of Hamlet…blablabla… hilarious story(ies)… blablabla… a great number of unexpected choices… blablabla… wonderful illustrations of several artists…blablabla… The English in the game is maybe sometimes too difficult for French to understand… (um, sorry, my bad, it doesn’t concern you).
In résumé, this game is awesome, don’t hesitate. And as you are an english reader, you don’t have the problem of the language. So what are you waiting for ? Click on “Buy” !
PS : If you are Ryan North : congratulations, dude ! Really.

Testé sur Androïd

Editeur : Tin Man Games
Date de sortie : mars 2015
Disponible sur : PlayStore et Itunes Store (6€ environ)
                            Steam (12€ environ)

Coup de coeur littéraire: "Comment j'ai mangé mon père, ma mère … et retrouvé l'amour" de S.G.Browne

Je vais vous parler aujourd’hui d’un livre qui est un véritable coup de coeur : « Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour » de S.G. Browne. Ne vous fiez pas à ce titre un peu burlesque, qui est assez éloigné de l’original (« Breathers. A Zombie’s lament » soit « Respirants. La complainte d’un zombie ») et qui, comme souvent dans les titres français, spoile partiellement l’histoire.

Histoire de vous mettre un peu en appétit (de chair fraîche ?), voici la quatrième de couverture de l’édition de poche Folio SF: « Il n’est jamais agréable de se réveiller sur le sol de la cuisine , baignant dans une mare de glace à la fraise fondue et entourés de plusieurs bouteilles de vin… vides, évidemment. Le trou noir dans mes souvenirs n’est pas, non plus, quelque chose de très réjouissant. Qu’ai-je bien pu faire pour en arriver là ? Et pourquoi ai-je vidé le congélateur de son contenu ? Le mieux est encore d’aller voir par moi-même…

Après vérification, c’est finalement assez logique : pour y ranger les corps de mes parents. Bien.. Il va falloir que je me remémore deux ou trois choses mais par où commencer ? Peut-être par la façon dont je suis devenu un zombie ?».

Cet extrait met exactement dans le ton du livre : vous avez déjà l’humour mordant (dans tous les sens du terme) et le fait que le narrateur que vous accompagnerez tout au long du livre est un zombie, en l’occurence Andy, revenu à la vie voici quelques mois et squattant la cave de ses parents qui ne sont pas très heureux de ce retour inattendu. L’histoire se passe dans un monde où les zombies, minorité qui n’ont pas le droit de parole, existent depuis une trentaine d’années et ne correspondent pas aux clichés du genre : ils ne se trainent pas en quête de cerveaux ou d’êtres humains à dévorer, avec le QI d’une moule en fin de vie. En fait, ils ressemblent à vous et moi, juste dans un état de décomposition plus avancé.

Alors, que trouve-t’on dans ce livre ? Déjà, beaucoup d’humour : Andy a clairement choisi de prendre la vie de façon ironique et fataliste et ça se sent dans ses propos sur son état physique (il a une jambe et un bras hors d’usage et plus de cordes vocales), le monde qui l’entoure ou les situations qu’il vit. Le style narratif est parfois proche de celui des Dexter de Jeff Lindsay dans son ton sarcastique/réaliste. Andy est de plus entouré d’autres zombies eux aussi riches en couleur.

On y trouve ensuite de l’action avec la survie plus ou moins dure des zombies dans un monde qui leur est hostile et bien entendu, comme l’indique si bien le titre français, de la romance (mais sur ça, je n’en dis pas plus).

Mais on y trouve surtout des situations qui amènent le lecteur à des prises de conscience et à réfléchir sur le monde qui l’entoure. Andy est un personnage qui va fortement évoluer tout au long du livre, tout comme ses camarades, et va chercher à s’affirmer en tant que personne dans un monde qui considère les zombies comme des abominations non pensantes. Les zombies ne bénéficient d’aucun droit et ils sont l’objet de tests scientifiques, sont exposés dans des zoos, mutilés par jeu et n’ont pas le droit de se mêler aux respirants. Le parallèle avec d’autres cas de l’Histoire comme la condition du peuple noir lors de l’esclavage n’est pas difficile à faire et Andy ne s’en prive pas. Toute son histoire est l’occasion pour lui de fustiger les médias et leur influence sur le peuple (sur ce thème, je conseille la réflexion d’Andy sur les médias du début du chapitre 13), l’intolérance dont peuvent faire preuve les gens envers ce qui ne leur ressemblent pas et l’hypocrisie des gouvernements. Bien entendu, zombie oblige, tout cette réflexion se fait sur fond de description de dégénérescence physique et d’effets indésirables de la non-mort mais l’impact n’en est pas moins grand.

Bref, durant ma lecture, j’ai beaucoup souri, ri, pleuré parfois, mais surtout réfléchi et c’est pour cela que je l’aime autant et pense en faire mon livre de chevet.

J’espère vous avoir donné envie de découvrir à votre tour cette petite perle littéraire. Et si vous aimez ce tome, sachez que sa suite, « Le jour où les zombies ont dévoré le père-noël » (« I saw zombies eating Santa Claus »), est déjà disponible en version française en grand format aux éditions Mirobole.

Titre : « Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère .. et retrouvé l’amour »

Edition de poche : Folio SF

Nombre de pages : 389

Prix indicatif : 8€

ISBN : 9782070455256

[TEST] Faites de la musiques sur votre iPad

imageUne fois n’est pas coutume mais aujourd’hui je vais vous parler d’un livre que j’ai eu il y a peu. Il y a quelques temps j’ai eu envie de me mettre un peu à la musique, j’ai cherché un peu des outils pour faire ça. Je me suis d’abord tourné vers Magix Music Maker, puis j’ai regardé un peu plus vers l’univers Apple, et j’ai testé Garage Band sur mon macbook. J’ai bien aimé, mais le problème c’est que je n’ai pas assez de temps pour être productif, et je cherchais une solution mobile. J’ai pensé a tester quelques applis sur iPad et je me suis rendu compte que c’est pas si mal foutu pour la création un iPad.

L’ouvrage en question est bien plus qu’un mode d’emploi de tel ou tel logiciel, il est le point de départ pour celui qui veut faire de la musique sur iPad et qui n’a pas encore trouvé SA solution idéale. En effet, j’ai pu constater que chacun est différent, et si un programme semble adapté à une personne il ne sera pas idéal pour une autre. Bien qu’une grande partie de l’ouvrage soit consacrée à Garage Band d’Apple, ce livre est une vraie boite à outils indispensable au musicien en herbe ou professionnel qui veut une solution mobile quand il n’est pas en studio.

Loin de se vouloir exhaustif l’auteur n’hésite pas à nous renvoyer vers des tutoriaux en ligne, ou des exemples plus détaillés. J’ai vraiment pris ce livre comme une aide vers laquelle je reviendrai à chaque fois que je cherche une aide en particulier. J’ai dévoré la section qui concerne Garage Band, je ne le voyais que comme un amusement et ne pensais pas vraiment cet outil sur iPad comme l’équivalent de la version Mac, je dois avouer que jusque là du coup je n’avais pas vu toutes les possibilités offertes, y compris grace à l’écran tactile. Je ne peux que vous conseiller l’achat de ce livre juste pour la partie Garage Band. Le reste de l’ouvrage aborde différents outils. Qu’ils soient gratuits, payants abordables ou non, une selection très complète et actuelle nous est proposée. Il y en a pour composer pour tous les gouts et pour tous les niveaux. L’auteur nous livre aussi tous les conseils qui nous aideront à contourner les problèmes inhérents à l’iPad (en particulier le stockage et l’importation). Dans un chapitre on trouvera tout ce qu’il faut pour connecter nos instruments physiques à notre iPad, et dans un autre tout un tas d’accessoires qui personnellement m’ont soit épaté soit m’ont donné envie … Une dernière section est plus destinée non pas à la composition mais à l’écriture. Dernière petite chose que je trouve juste super pratique, l’auteur a eu l’idée très intelligente d’intégrer des QR-Codes qui vous orienteront vers tutoriaux et liens explicatifs sur le net, c’est pas nouveau, c’est juste sympa de trouver ça quand on lit le livreunitag_qrcode_1361108640602 avec internet à portée de main …Si vous vous sentez l’âme d’un musicien, si vous avez un iPad et que vous voulez vous lancer dans la composition, sachez que votre iPad est une bonne solution, et ce livre sera votre guide.

« Faites de la musique avec votre iPad » par Franck ERNOULD aux éditions DUNOD 
Collection: Hors collection, Dunod 
Février 2013 – 160 pages – 170×240 mm 
EAN13 : 9782100579631 
ISBN : 978-2-10-057963-1 

[TEST] Le BYOOK – Tara Duncan

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Voici un petit écart Dreganien en dehors des critiques habituelles de jeux vidéo. Un coup de cœur, une jolie découverte, bref, une nouvelle aventure ! C’est en flânant dans le du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse qu’au détour d’un chemin je me suis trouvée nez à nez avec un PLV de Tara Duncan qui a attiré mon attention… et juste devant elle, une tablette… Voilà de quoi aiguiser ma curiosité.

Pour ceux qui ne connaissent pas Tara Duncan, il s’agit d’une série littéraire de fantasy, crée par Sophie Audouin-Mamikonian, portant le nom de son héroïne, une « sortcelière »  (non, je ne suis pas sous substances, c’est le bon mot, car elle « celle les sorts ») et ses aventures sont disponibles en livre et en dessin animé.
Trop souvent présentée, de façon bien réductrice, comme « une sorte de Harry Potter au féminin » qui a « son univers magique bien à elle », elle propose pourtant  d’autres choses. J’ai toujours eu une affection particulière pour cette aventurière plutôt maladroite aux pouvoirs parfois capricieux. Quoi qu’il en soit, je viens aujourd’hui, plus que vous parler de Tara en elle-même, vous initier au Byook et de la séduisante combinaison des deux, car telle fut ma découverte au Salon.
Sans vous faire une biographie, Tara Duncan n’est pas le premier Byook à voir le jour par chez nous. En quelques clics (de l’index) et un investissement d’une somme plutôt symbolique (moins de 3€), vous pouvez vous aussi vire cette jolie expérience ! Plus qu’une application Smartphone (ou tablette), plus qu’un bouquin ou e-book, le Byook est ma nouvelle passion ! Qu’on connaisse/adhère à Tara Duncan n’est pas l’objet de ma chronique. Le Byook a plusieurs avantages. On le transporte partout, comme un e-book me direz-vous. Certes, mais il propose bien plus qu’une lecture…
L’auteur a écrit spécialement pour le Byook un nouvel épisode de Tara Duncan qui permette d’utiliser toutes les fonctionnalités alléchantes de ce nouveau media. Une histoire et un contenu exclusifs, que demander de plus ? Que je vous explique peut-être…
En démarrant l’appli, on me conseille de mettre le casque pour une meilleure expérience. Je m’exécute sans broncher, ne voulant pas perdre une miette de ce test. D’un mouvement de doigt, on peut régler facilement le volume des sons et de l’ambiance et bien sur tourner les pages. Vous l’aurez compris, cette expérience a pour moi été une réussite.
Pour faire un aparté sur ma vie, j’ai toujours eu un mal de chien à lire dans le silence (ou le bruit du métro) mais aussi, et surtout, à choisir la musique qui accompagne au mieux mes lectures, ne sachant pas toujours à quoi m’attendre en entamant un bouquin. Question réglée avec le Byook, qui propose d’inclure à sa lecture une musique qui colle parfaitement à l’univers de l’héroïne, en l’occurrence, et aux évènements relatés.
Les pages sont agrémentées de dessins animés, au vrai sens du terme : soit une vignette qui mette en image ce qu’on peut lire sur la page, soit seulement des détails en marge qui s’animent… comme par magie… Ca tombe plutôt bien ceci dit !
Au-delà du coté ludique évident, ces animations n’empêchent ni la lecture, ni la concentration, ni l’imagination, bien au contraire même ! Je me suis sentie stimulée par tout ce qui se passait dans mon téléphone ! Et captivée par la même occasion. Il est simple de mettre en pause et de reprendre la lecture, même après avoir fermé l’appli.
De plus, vous avez la possibilité de faire signer votre Byook si vous croisez l’auteur ! Si si, et je ne parle pas de votre téléphone, il s’agit d’un des « bonus » de l’appli ! Tout ceci choquera certainement les puristes et amoureux du papier (à raison certainement),  mais avouez quand même que ce concept est génial !
Pour conclure, j’ai été conquise par cette histoire originale et exclusive, tout à fait compréhensible pour quelqu’un qui ne connaît pas du tout la sorceliere, l’humour indéniable au fil des pages et cette impression d’immersion totale dans le monde de la jolie Tara, bref un bon moment, divertissant et j’en redemande, indéniablement.